L’urgence des derniers jours était de faire face dans l’action. En effet, on cherche à sauver ce qui peut l’être encore, tant les biens matériels mais aussi ceux qui ont une valeur inestimable à nos yeux, les souvenirs personnels, les affaires de famille. Dans l’action encore pour se mettre à l’abri, trouver un endroit où dormir, de quoi se nourrir, se laver…répondre en claire aux besoins fondamentaux de l’être humain. Les victimes sont dans un instinct de survie. Les secouristes, les pompiers sont présents et vont répondre du mieux qu’ils le peuvent pour soulager physiquement et matériellement. Une grande solidarité entre habitants se met en place. Les victimes resteront dans l’action plusieurs jours ce qui ne permet pas une prise de conscience de ce qui leur arrive.
Par la suite les personnes évacuées vont découvrir avec effroi qu’elles n’ont plus rien. Les efforts, les sacrifices d’une vie anéantie en quelques heures. D’abord dans le déni de cette réalité qui s’impose sous leurs yeux puis l’effroi quand elles comprennent ce qui leur arrive. Les personnes vont se retrouver en face à face avec une réalité bouleversante et ce dans une solitude extrême. En effet, les secouristes, les pompiers quittent les lieux au fur et à mesure estimant qu’il n’y a plus de danger. Pour beaucoup cette solitude sera accompagnée de colère car les victimes se sentiront oubliées par les autorités voire abandonnées.
Puis vient le temps de constater, de compter, d’observer minutieusement les pertes, au choc s’ajoute le choc. Le passage des experts, grande source de stress, car ils sont les premiers à reconnaître sur le papier que les habitants sont victimes, victimes d’une catastrophe naturelle. Ils seront source de soulagement en reconnaissant la valeur de la perte mais aussi de révolte, de dégoût quand par exemple toutes les archives personnelles ne seront indemnisées qu’au même titre qu’une feuille de papier.
Ainsi le choc émotionnel ou contre coup lors d’une catastrophe naturelle est réel. La détresse psychologique face à un tel événement peut toucher tous les individus et venir provoquer un traumatisme psychique avec de lourdes conséquences. En effet certaines victimes ont pu être confrontées au réel de la mort en pensant se noyer. Pour d’autres c’est la perte de tout ce qu’elles ont pu construire durant une vie qui vient les anéantir car une partie d’elle-même a disparu avec les inondations.
La prise en charge des victimes de catastrophes naturelles est essentielle et primordiale. A la suite des pompiers ou parfois conjointement, les cellules d’urgence médico-psychologique se mettent à disposition des victimes. Cependant ce relais ne se fait que sur une courte période. Les victimes ont donc vraiment le sentiment d’un abandon total dans les semaines qui suivent. Une écoute attentive doit leur être proposée car elle est source de soutien et de réconfort permettant de faire face à la catastrophe qu’elles viennent de subir. D’autre part cela leur permettra de retrouver des forces, du courage pour tout reconstruire.