L’Analyse des Pratiques Professionnelles (APP) consiste en une intervention au sein d’un groupe ayant pour finalité première une plus grande prise en compte des besoins de l’usager ainsi que la compréhension des situations concrètes vécues par les participants. Cette analyse doit permettre de donner du sens et de la cohérence aux interventions tout en intégrant la diversité des acteurs et les différences de points de vue.
Quels sont les avantages et apports de ce dispositif ?
Les apports pour les bénéficiaires sont nombreux :
// Bénéficier d’un espace d’accueil, où exprimer son vécu professionnel, ses difficultés, ses émotions, ses points de vue et accueillir ceux des autres.
// Permettre une prise de recul et une réflexion quant à ses propres modes de fonctionnement, ses interventions, ses représentations, ses croyances et résonances personnelles ainsi qu’à leurs incidences dans sa profession.
// Repérer son cadre d’action, ses champs d’intervention et les différentes articulations au sein de l’équipe afin de trouver une meilleure place auprès de l’usager ou du patient, compte tenu de la mission, des compétences et des aptitudes et décliner celle-ci.
// Apprendre à poser les frontières dans le respect de soi, des autres et ce, dans le cadre de sa mission en veillant à différencier : la fonction et la personne, l’identité et le comportement, l’intention et l’action…
// Favoriser la créativité, la production d’options nouvelles, l’émergence d’hypothèses pour proposer de nouveaux outils d’analyse et modèles de compréhension des situations complexes pour offrir une réponse plus adaptée.
// Contribuer à la reconnaissance des motivations individuelles et à leur mise en relation avec les rôles professionnels mais aussi au développement des compétences relationnelles des personnes (communication, écoute, gestion des relations).
// Participer à la mise à jour des dynamiques et des enjeux sous-jacents aux problématiques présentes dans la relation d’accompagnement et favoriser l’intégration d’une vision systémique des situations.
Quelle est la méthodologie ?
1. Cadrage du besoin entre le commanditaire et l’analyste
Une réunion de cadrage d’une heure doit être réalisée entre le commanditaire et l’analyste en amont des interventions pour :
- Présenter l’organisation et le profil de l’intervenant,
- Vérifier l’adéquation entre le profil de l’analyste et le besoin,
- Définir les objectifs des séances,
- Organiser les séances et le bilan : date, lieu, durée…
- Evoquer la charte déontologique.
2. Mise en œuvre des séances
- Chaque séance dure 1h30 à 2h minimum. Il est conseiller d’organiser 1 séance/mois pendant 3 ans maximum avec le même analyste.
- L’analyste fait une introduction assez neutre et rappelle les règles : bienveillance mutuelle, écoute respect des différents points de vue énoncés, pas de jugement.
- Lors d’un tour de table, les participants proposent des thèmes, des situations, des questionnements sur lesquels ils veulent travailler.
- Le groupe et l’intervenant déterminent l’ordre du jour. Avant de commencer à travailler sur les sujets choisis, chaque participant à la liberté de revenir sur ceux des journées précédentes, et peut aussi valider l’évolution des situations traitées antérieurement.
- Le protocole se décline en plusieurs étapes vers une meilleure compréhension du problème. Des pistes d’action peuvent être déterminées. Un retour sur le vécu de chaque participant a lieu à chaque fin de séance.
- L’animateur ne donne aucune solution, en revanche, grâce à ses interventions, permet à chaque membre de groupe à partir d’un même cas concret de trouver ses propres réponses.
3. Bilan des séances
Un bilan est réalisé en fin de séance avec l’ensemble des parties prenantes :
- Les bénéficiaires : évaluation de la satisfaction générale de la mise en place du dispositif
- Le commanditaire : évaluation du dispositif en lien avec les objectifs initialement définis
Déontologie : Règles et limites en analyse des pratiques ?
Dès lors et afin de garantir le bon fonctionnement du groupe, l’élaboration et le respect d’un cadre déontologique fixant les valeurs collectives, les règles de fonctionnement et l’engagement de chacun est nécessaire.
Si le groupe d’analyse des pratiques est avant tout un lieu de réflexion, il peut arriver que des décisions explicites (ou implicites) y soient prises. Là aussi, une clarification préalable permettra de fixer les limites utiles.
Les limites et le règles de déroulement et d’animation des sessions doivent donc être fixées préalablement et connues de tous. Elles intégreront, outre celles convenues avec les intéressés, (Commanditaire, participants...), les éléments d’une Charte déontologique.
Pour aller plus loin :
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